La problématique du plastique

La problématique du plastique est au cœur de notre projet. D’ici 2050, la demande de plastique triplera dans le monde et les gaz à effet de serre associés atteindront alors 15% du budget carbone mondial si les matières fossiles restent la source principale de la production de ces matériaux. Ceci augmentera non seulement les mécanismes menant au réchauffement climatique, mais aussi la quantité de micro- et de nano-plastiques (issus de la dégradation lente de ces matériaux) dans tous les écosystèmes de la planète, terrestres, aquatiques et atmosphériques. L’Outaouais, le Québec et le Canada n’échappent évidemment pas à cette réalité.

Bien que cesser d’utiliser le plastique ne semble pas constituer une approche réaliste à moyen terme, l’industrie du plastique doit devenir minimalement carboneutre. Comment? En ramenant à zéro la synthèse de plastique dépendant des énergies fossiles. Pour ce faire, la synthèse de bioplastiques indépendant de l’utilisation des terres arables et le recyclage et la revalorisation du plastique utilisé sont clefs. C’est au recyclage et à la revalorisation que nous nous intéressons.

Actuellement, les techniques de recyclage se sont de nature mécanique ou chimique. Le recyclage mécanique ne peut malheureusement être appliqué qu’à une fraction minime des plastiques. Les processus de recyclage chimique sont quant à eux énergivores, associées à d’importante émissions de GES, et très polluants. Il résulte de cette réalité que seuls 15% des plastiques sont effectivement recyclés en 2024 et le reste est enfoui afin de minimiser artificiellement l’empreinte carbone de l’industrie.

Nous souhaitons contribuer au développement de technologies de bio-ingénierie vertes de recyclage et de revalorisation du plastique pour encourager l’implantation d’une économie circulaire plus vertueuse du plastique dans notre région et au Québec. Notre stratégie repose sur l’utilisation avantageuse de nanomachines issues du vivant, des enzymes, développées initialement par différents organismes, bactéries, champignons ou insectes, depuis des millions d’années.

Une technologie verte de bio-recyclage du plastique que nous souhaitons mettre en place ici

De nombreux scientifiques ont depuis plusieurs années découverts différentes enzymes capables de dégrader les plastiques. Ces nanomachines offrent une voie prometteuse de revalorisation et de recyclage du plastique, verte, carboneutre et protégeant l’environnement. Notre projet vise à bénéficier de ces nanomachines en les modifiant et en les produisant en laboratoire afin de biorecycler et biorevaloriser le plastique utilisé et traditionnellement jeté dans les différentes décharges de notre région  afin de contribuer à l’émergence d’une économie circulaire du plastique, ici, qui minimisera activement les GES de nos communautés et limitera aussi la pollution par les plastiques de nos rivières et de nos forêts.

Les scientifiques de notre équipe se spécialisent en biotechnologie, en microbiologie, en chimie, ainsi qu’en mathématique et en informatique. Rencontrez-les! Leurs objectifs convergent tous vers une seule et même cible : identifier de nouvelles enzymes et caractériser leur potentiel pour recycler et/ou revaloriser le plastique efficacement et de façon respectueuse de l’environnement.

Nous nous intéressons particulièrement aux enzymes de la famille des hydrolases, des enzymes en mesure de couper les polymères constituant les matériaux plastiques.Nous concentrons nos études sur les enzymes dégradant le PET en particulier, les PETases. C’est ce plastique que l’on retrouve dans les bouteilles composées de plastique transparent, mais aussi dans les vêtements en matériaux synthétiques. À moyens termes, nous espérons pouvoir étendre nos activités aux autres plastiques.

Sensibiliser notre communauté

Outre le développement de technologies de bio-recyclage et de bio-revalorisation vertes du plastique reposant sur des enzymes, notre second mandat est de sensibiliser notre communauté à l’importance de l’instauration d’une économie circulaire du plastique dans notre région et au Canada, afin de limiter les émissions de GES associées à la production des plastiques et l’impact délétère de ces matériaux et leurs produits de dégradation sur nos écosystèmes.

Une grande partie de notre équipe est dédiée à l’implémentation d’un plan de communication et au développement de divers outils de visibilité, pour assurer la sensibilité de notre communauté à la problématique des plastiques. Nous mettons en place des évènements au sein de nos différentes institutions académiques pour présenter notre projet et nos résultats. De plus, l’équipe développe des ateliers scientifiques et des conférences de vulgarisation destinés aux élèves du primaire et du secondaire de la région. Rencontrez nos équipes dédiées à ce mandat!